Un film assez fascinant, centré sur un personnage mystérieux qui a, comme la plupart des héros de Sautet, le coeur en hiver. Martial Pasquier apparaît comme un monstre froid, étranger à tout, cynique. Sa perversité calculatrice l'engage dans un jeu cruel (et souvent drôle) consistant à s'amuser aussi bien des notables que des prolos. Son ingéniosité à créer des situations incongrues culmine lors d'un bal grotesque où la rencontre des classes sociales révèle une vulgarité commune. Ce jeu un peu sadique est d'autant plus troublant que l'on cerne mal les motivations du personnage. Mais Sautet n'en fait pas qu'un élément perturbateur, révélateur des tares de la société. Il perce cette muraille vaguement inhumaine en plongeant dans une faille, celle de la passion amoureuse, de la dépossession de soi, et en inversant les rapports de force entre les personnages. Le film passe ainsi d'une satire sociale, jubilatoire, à un drame passionnel, surprenant. Finesse d&...ЕщёUn film assez fascinant, centré sur un personnage mystérieux qui a, comme la plupart des héros de Sautet, le coeur en hiver. Martial Pasquier apparaît comme un monstre froid, étranger à tout, cynique. Sa perversité calculatrice l'engage dans un jeu cruel (et souvent drôle) consistant à s'amuser aussi bien des notables que des prolos. Son ingéniosité à créer des situations incongrues culmine lors d'un bal grotesque où la rencontre des classes sociales révèle une vulgarité commune. Ce jeu un peu sadique est d'autant plus troublant que l'on cerne mal les motivations du personnage. Mais Sautet n'en fait pas qu'un élément perturbateur, révélateur des tares de la société. Il perce cette muraille vaguement inhumaine en plongeant dans une faille, celle de la passion amoureuse, de la dépossession de soi, et en inversant les rapports de force entre les personnages. Le film passe ainsi d'une satire sociale, jubilatoire, à un drame passionnel, surprenant. Finesse d'observation et subtilité psychologique caractérisent ce récit à la fois complexe et simplement mis en scène. Pudique et fort. L'interprétation générale est excellente.
Quelques jours avec moi" est un film synonyme de nouveau départ pour Claude Sautet et Daniel Auteuil. Claude Sautet mal remis de l'échec relatif de "Garçon !" que la critique et le public avaient un peu boudé, n'acceptant pas que le réalisateur des "Choses de la vie" et de "Max et les ferrailleurs", déplace son propos sur un registre plus léger, réservé habituellement à des cinéastes populaires comme Philippe de Broca ou Edouard Molinaro. A soixante ans le réalisateur a sans doute jugé qu'il était temps pour lui de faire appel à une autre génération d'acteurs et de scénaristes pour se renouveler sans changer profondément la nature de ses thématiques tournant autour des crises existentielles de la bourgeoisie. De son côté Daniel Auteuil qui vient de crever l'écran avec son rôle d'Ugolin chez Pagnol ("Jean de Florette" et "Manon des sources" entame avec Sautet sa reconversion vers des rôles de personnages mu...ЕщёQuelques jours avec moi" est un film synonyme de nouveau départ pour Claude Sautet et Daniel Auteuil. Claude Sautet mal remis de l'échec relatif de "Garçon !" que la critique et le public avaient un peu boudé, n'acceptant pas que le réalisateur des "Choses de la vie" et de "Max et les ferrailleurs", déplace son propos sur un registre plus léger, réservé habituellement à des cinéastes populaires comme Philippe de Broca ou Edouard Molinaro. A soixante ans le réalisateur a sans doute jugé qu'il était temps pour lui de faire appel à une autre génération d'acteurs et de scénaristes pour se renouveler sans changer profondément la nature de ses thématiques tournant autour des crises existentielles de la bourgeoisie. De son côté Daniel Auteuil qui vient de crever l'écran avec son rôle d'Ugolin chez Pagnol ("Jean de Florette" et "Manon des sources" entame avec Sautet sa reconversion vers des rôles de personnages mutiques et désincarnés, comme absents d'eux-mêmes dont le Martial de "Quelques jours avec moi" sera en quelque sorte l'initiateur d'une longue liste. Les deux hommes vont se faire la courte échelle pour un court moment, enchaînant presque aussitôt avec un deuxième film au ton beaucoup plus grave (« Un cœur en hiver » en 1991). D’humeur badine, Sautet observe d’un œil amusé cette confrontation entre une jeunesse prolétaire un peu à la dérive depuis l’entrée de la France dans la crise économique qui ne nous a pas lâché depuis trente ans et la très riche bourgeoisie incarnée par Martial héritier d’un empire de la grande distribution qui soigne son spleen en dépensant sans compter l’argent de la famille sous l’œil inquiet mais bienveillant de sa mère (Danièle Darrieux) qui n’a pas d’autre choix que de tenter de préserver ce fils unique qui refuse obstinément son entrée dans la vie active. La mise en scène de Sautet très habilement met en avant les bons et les mauvais aspects de la personnalité de Martial nous le montrant tour à tour fragile au sein d’un univers matérialiste qu’il rejette ou au contraire manipulateur sachant parfaitement user de l’emprise que sa position sociale lui autorise. Cette dichotomie cimente tout le charme du film, nous faisant souvent hésiter face aux tours pendables que le fils de bonne famille joue au directeur d’hypermarché et à sa femme incarnés avec dérision par Jean-Pierre Marielle et Dominique Lavanant dont il tourne en ridicule la position servile qu’ils adoptent à son égard depuis qu’il est descendu à Clermont-Ferrand pour effectuer un contrôle des comptes. Progressivement une petite communauté très hétérogène se forme autour de Martial au comportement déroutant qui n’a aucun mal vu ses largesses et sa position à agréger des composantes de la société clermontoise qui n’auraient sans lui aucune raison de se côtoyer. Le propos de Sautet plus optimiste qu’à l’accoutumée finit même par aboutir à une forme de joyeuse utopie où la tolérance aurait remplacé les infranchissables et séculaires barrières sociales. On retrouve alors les fameuses soirées dans les restaurants enfumés où tout le monde parle plus fort que son voisin qui sont la marque de fabrique du réalisateur. Mais comme pour nous rappeler que tout ceci n’est qu’un rêve, Sautet sans doute un peu désabusé par une époque qui n’est pas la sienne se charge de nous faire redescendre sur terre en incluant une fin dramatique assez convenue peu en rapport avec ses schémas narratifs habituels faisant très rarement appel au sensationnel ou au pathos. Pour cette raison le film n’est sans doute pas une réussite totale, mais il nous permet de voir une pléiade d’acteurs à leur meilleur sous la houlette d’un Sautet qui savait très subtilement manier la baguette tel un chef d’orchestre virtuose. Enfin on est admiratif devant le talent éclatant de la toute jeune Sandrine Bonnaire encore fraîchement éclose chez Pialat.
Mise en scène sans faille par Claude Sautet, cette Comédie dramatique nous offre une belle histoire et des dialogues ne manquant pas de subtilité. Le scénario, plein d'inattendus, nous offre une tès belle intrigue. Il met en scène un bel ensemble de personnages hauts en couleurs et superbement interprétés. Sandrine Bonnaire pétillante, réalise une très belle prestation d'actrice. Le casting offre un joli second rôle à l'excellent Jean-Pierre Marielle ; quand au premier rôle du beau ténébreux, il est parfaitement assuré par le remarquable Daniel Auteuil.
"Quelques jours avec moi" comédie dramatique française inspirée du roman de Jean-François Josselin publié en 1979. Film français réalisé par Claude Sautet, sorti en 1988. Un excellent film, avec une très bonne distribution, Daniel Auteuil, dans un rôle machiavélique, Sandrine Bonnaire, Jean-Pierre Marielle, Dominique Lavanant, Danielle Darrieux et Vincent Lindon. Un scénario puissant, de grands acteurs, une réalisation de bonne qualité, musique d'Alain Sarde. "Quelques jours avec moi" est le film qui fait passer Daniel Auteuil des rôles comiques à un rôle plus grave. Une satire sociale, une romance, du bon cinéma français. Un plaisir de revoir un film de Claude Sautet.
Мы используем cookie-файлы, чтобы улучшить сервисы для вас. Если ваш возраст менее 13 лет, настроить cookie-файлы должен ваш законный представитель. Больше информации
Комментарии 6
Film français réalisé par Claude Sautet, sorti en 1988. Un excellent film, avec une très bonne distribution, Daniel Auteuil, dans un rôle machiavélique, Sandrine Bonnaire, Jean-Pierre Marielle, Dominique Lavanant, Danielle Darrieux et Vincent Lindon.
Un scénario puissant, de grands acteurs, une réalisation de bonne qualité, musique d'Alain Sarde.
"Quelques jours avec moi" est le film qui fait passer Daniel Auteuil des rôles comiques à un rôle plus grave. Une satire sociale, une romance, du bon cinéma français. Un plaisir de revoir un film de Claude Sautet.